Prisonniers de Louxor

À la gare, on a beau être les premiers devant le guichet, le gros vendeur suintant à l'air de boeuf nous ignore. On est pourtant pas trop difficiles à repérer parmi tous les hommes en toge et les femmes voilées qui nous dépassent sans gêne dans le semblant de file pour acheter leurs billets. Après un moment, bien obligé de réagir, il nous fait signe de déguerpir d'un geste de la main vers un autre guichet comme on ferait d'une mouche qui nous tourne autour d'un peu trop près. On se résigne donc à demander de l'aide à l'hôtel.
Mauvaises nouvelles, tous les trains sont pleins pour les quatre prochains jours. C'est qu'il fait trop chaud au sud et que tous ceux qui en ont les moyens partent en vacances vers le nord. Si on patiente au lendemain soir 11 heures, Clay pense pouvoir soudoyer quelqu'un pour nous avoir des places à bord.
La journée est interminable, comme on a tout vu et que l'on n'a pas de chambre pour se détendre, on la passe donc à discuter et à boire du thé. En allant sur internet, on réalise que l'on n'a plus d'amis, aucun courriels dans notre boîte de réception, il va falloir s'en faire des nouveaux ici!!!
Youssef, un petit vendeur de mouchoirs rigolos passe une partie de l'après-midi à l'ombre avec nous. On rit bien des gros touristes en speedo sur leur bateau de croisière, puis il nous apprend à compter en arabe et on lui apprend quelques mots d'anglais pour améliorer ses ventes.
Mohamed, qui a quatorze ans, travaille comme un fou près de douze heures par jour à l'hôtel, prend quelques moments de répit pour jouer aux cartes avec nous entre deux besognes, et on pratique encore quelques phrase d'arabe qui commence à rentrer.
Le soir venu, toujours des mauvaises nouvelles. Clay n'a pas réussi à nous trouver de billets et promet de nous en dénicher demain sur son honneur. On passe donc la soirée un peu désappointés sur le toit, à boire quelques bières avec les employés de l'hotel puis Ludovic et Samuel qui font un reportage sur les chiffoniers du Caire (lien a venir).
Toujours pas de train après 2 jours à glander et avoir tout essayé pour quitter Louxor avec un minimum de confort. On se résigne à prendre le bus. C'est donc dans un bus sale, inconfortable, sans clim et dans lequel un nuage de boucane de cigarette flotte en permanence que l'on passe quatorze he
ures de nuit à maudire tous les saints. Épuisés, on sécroule sur le lit d'un hôtel, enfin de retour au Caire.


2 commentaires:

  1. Il y a quand même quelques avantages au tout compris, vous n'auriez pas maudit tous les saints et vous seriez frais et dispos pour faire de belles randonnées!

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Jean-Michel et Élaine.Moi et Pierre-luc on pense beaucoup à vous.Nous espèrons que vous vous portez bien.Prenez soin de vous.
    Famille lachapelle

    RépondreSupprimer