Bogota

Vous allez vous faire kidnapper par les FARCS! On va vous poignarder en plein jour pour vous voler vos sacs à dos et tout ce que vous portez! Vous allez vous réveiller dans un bain de glace, un rein en moins. Peut-être même les deux, et ils vont les mettre en vente sur ebay! Ils vont cacher de la coke dans vos bagages, c'est certain! Habituellement, quand on fait part de nos projets de voyage, les réactions sont plus positives. La Colombie, elle, a toute une mauvaise réputation!

On s'est beaucoup informés avant de partir, alors aucune crainte à l'horizon concernant notre sécurité. Mais à force de se faire répéter à quel point nous sommes stupides et que nous allons nous faire attaquer, on est un peu plus sur nos gardes qu'à l'habitude en quittant l'aéroport. Il est presque dix heures quand on récupère nos bagages qui semblent toujours ne pas contenir de drogue. On échange un peu d'argent sans se faire poignarder et sortons faire face à la nuit froide et pluvieuse, ce qui n'a rien pour nous rassurer.

À peine quelques minutes après s'être éloignés de l'aéroport, le chauffeur de taxi, peu bavard, barre soudainement les portes de la voiture et tourne rapidement dans une rue sombre et lugubre. Ça y est, on se fait kidnapper!

La ville semble totalement déserte, sauf pour quelques prostitués qui en arrachent, des junkies complètement perdus et de jeunes bums louches qui traînent et qu'on ne souhaiterait jamais croiser seul dans une ruelle. Juste en face de notre hôtel, un clochard fait les poubelles pour vider le fond des bouteilles d'alcool. On sonne à la porte et on nous ouvre le grillage de l'entrée. À l'intérieur du lobby, une caméra nous observe avant que le verrou de la deuxième grille ne se déclenche.

Le lendemain matin, le quartier triste et gris n'est plus du tout le même. Des airs de salsa et de cumbia sortent par les fenêtres des maisons tricentenaires multicolores qui semblaient si ordinaires à notre arrivée. La rue regorge de vendeurs ambulants qui proposent de tout, de délicieux empanadas jusqu'aux téléphones cellulaires à louer à la minute.

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À la place centrale du secteur colonial, la Candelaria, se trouve la Plaza Bolivar qui est dominée par la cathédrale Primada, lieu de départ de toute bonne visite de Bogota. Pochettes bananes, appareils photos dans le cou, carte touristique dans les mains et t-shirt Te Quiero Colombia, nous sommes loin d'être les seuls touristes. La plupart sont d'Amérique latine, mais il y a tout de même plusieurs gringos comme nous. Il y a une forte présence policière mais les policiers s'emploient surtout à donner des informations touristiques et organisent même des circuits guidés de la vieille ville.

On se promène entre les bâtiments colorés quand un mendiant nous aborde. Il marche un peu avec nous, on en profite donc pour pratiquer notre espagnol qui laisse vraiment à désirer. Aussitôt, un policier nous aperçoit et s'approche pour nous demander si on a un problème. Notre nouvel ami nous quitte subito presto en nous apprenant quelques jurons colombiens.
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Après une bonne marche dans le dédale des ruelles pavées de pierres, on mérite bien un déjeuner décent. Depuis 1816, la Puerta Falsa sert, dans une toute petite maison en bois, un classique de Bogota, le chocolate completo. Un biscuit, un pain rond, un épais tortilla de maïs appelé arepas et un bon gros morceau de fromage à faire fondre dans une tasse de chocolat chaud bien sucré. Surprenant, mais pas mauvais du tout et en plus ça réchauffe parce qu’ il fait à peine 11 degrés!
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Le symbole de la capitale, une minuscule église blanche, se trouve au pic du Cerro de Monserrate, duquel on a une vue magnifique de toute la ville et des montagnes qui l'entourent. Pour atteindre le sommet, on prend un téléférique, ce qui nous évite l'ascension des 1500 marches qui nous aurait probablement achevés,  tellement on manque de souffle avec l'altitude de plus de 2500 m.
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La pluie se fait plus insistante, on en profite donc pour visiter le musée d'or et le musée Botero. Celui-ci expose entre autres des oeuvres de Picasso, Miro, Chagall, Renoir, Monet, une sculpture vraiment weird de Dali et surtout un étage complet de Fernando Botero, certainement un des artistes colombiens les plus connus. Les sujets représentés sur ses toiles sont tous obèses. Que ce soit un danseur, un militaire, une nonne, une orange, un cheval ou même Mona Lisa, ils ont tous un sérieux problème de poids. On admire le talent et la technique, on apprécie beaucoup, mais en même temps, comme tous les autres visiteurs, on a un petit sourire en coin presque gêné en se demandant si c'est correct de rire autant dans un musée d'art.

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Le soir venu, la Candelaria redevient déserte et comme la plupart des touristes, on rentre se réchauffer à l'hôtel.

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