Jakarta, le gros durian

Après un merveilleux mois passé en Indonésie, nous sommes de retour à KL, et oui le blogue est loin d'être à jour. On a bougé beaucoup ces dernières semaines et on a pas vu le temps passer. Il y a tellement à voir en Indo et un mois c'est trop court. On a adoré ce pays même si les choses ont mal débuté........

Notre vol vers Jakarta est retardé de trois heures, ce qui repousse notre heure d'arrivée à 1 heure, c'est ça le plaisir des compagnies aériennes low cost. Pour ne pas avoir à chercher un hôtel en pleine nuit, on tente d'en réserver un sur le net, mais mauvaise nouvelle, tous les endroits pour un budget limité comme le nôtre sont complets. On a beau regarder partout, le moins cher disponible coûte 50 $ la nuit et notre budget est de 10 $! C'est jour de fête nationale pour commémorer la naissance du prophète Mahomet et les Indonésiens en profitent pour voyager un peu.

On sort de l'avion tout endormis, on prend nos bagages et on se dirige vers l'immigration pour obtenir nos visas. Le douanier qui prend l'air bête universel de sa profession nous accueille avec un gentil 25 dollars US dit d'un ton autoritaire en tapotant un petit écriteau qui indique le même montant. Pas de sourire, pas de bonjour. On lui tend notre carte de crédit.

— No!

— OK vous prenez les ringgits malaisiens?

— No!

— Pouvez-vous m'indiquer les bureaux de changes?

— Close! US $ OK!

— Oui, OK, ben c'est qu'on n’est pas américains, est-ce qu'il y a une atm dans l'aéroport?

— Yes.

— Ha! c'est bon ça pouvez-vous me dire où il se trouve ?

Le sympathique douanier nous pointe d'un geste nonchalant un corridor de l'autre côté des douanes où l'on se dirige aussitôt.

— Wait, you need a visa to go there.

— Oui ben on a besoin d'argent si on veut un visa, non? Est-ce qu'on peut rentrer illégalement dans votre pays, juste deux petites minutes?

— No!

—..............Euh......... OK................. euh, ben, euh...............Please, monsieur l'officier!

On nous escorte de l'autre côté comme deux criminels. C'est peut être la fatigue ou la grosse carabine et la ceinture de balles de notre accompagnateur qui nous rend nerveux, mais pour empirer les choses, une fois l'argent retiré, on oublie notre carte dans le guichet. Il ne reste qu'une page vierge dans nos passeports et le visa la prend au complet. Pour être gentils, on ouvre nos passeports à cette page avant de le remettre au douanier. Il fronce les sourcils, peigne tranquillement sa moustache avec ses doigts, nous observe d'un regard rempli de soupçons puis nous affirme d'un ton accusateur que l'on a décollé un visa de notre passeport, ce qui est illégal.

— Quoi? Non, pourquoi on aurait fait ça?

— Je le vois clairement ici. NE ME PRENEZ PAS POUR UN CON, J'AI LE POUVOIR DE VOUS REFUSER L'ACCÈS AU PAYS ET DE VOUS EXPULSER SUR LE CHAMP!!!!!!

— Non, mais quel visa, on ne comprend rien à ce que vous dites, on veut seulement visiter votre pays.................Please monsieur l'officier!

— Bon, OK, ça va aller pour cette fois même si je sais bien que vous me cachez quelque chose, je vous ai à l'oeil.

On quitte rapidement avant que son power trip ne reprenne de plus belle ou qu'il change d'idée. Avec tout ce temps perdu, il est maintenant 3 heures du matin, l'aéroport est vide, le bureau des taxis officiels est fermé et à la sortie, il n'y a qu'un seul chauffeur qui nous voit arriver avec deux gros signes de piastre dans les yeux. Son compteur est étrangement « brisé », on a beau négocier, notre budget en prend un sale coup.

La capitale de l'Indonésie est souvent comparée à un gros durian, un fruit du Sud-Est asiatique à l'aspect repoussant avec des épines acérées et une odeur infecte, mais qui serait un pur délice si on réussit à passer par-dessus le tout. L'odeur de l'enfer et le goût du paradis, selon le dicton, mais nous on a beau se forcer, on n'a jamais réussi à supporter les effluves nauséabondes, la texture fibreuse et le goût âcre. C'est pas beau, ça pue et c'est très très mauvais.

La comparaison tient quand même bon, parce que Jakarta est un gros bordel où tout semble aller de travers, corruption, pauvreté et un très gros problème de pollution qui nous prend aussitôt à la gorge. On a beau essayer de passer par-dessus tout le chaos auquel on est pourtant habitués, on ne réussit tout simplement pas à apprécier le côté jeune, dynamique et branché tellement vanté par certains. Le night life a beau être un des plus mouvementés d'Asie, aller siroter des cocktails multicolores et danser sur les derniers hits dans une ville aussi triste est la dernière de nos envies. Tout ce que l'on souhaite, c'est quitter, et au plus vite, on le redit, c'est pas beau et ça pue!!!

Malheureusement, comme c'est toujours férié (après la naissance de Mohamet, on fête la résurrection de Jésus en ce jour de Pâques.) Les bus sont tous complets, ainsi que les trains et même les avions, on est coincés dans cette ville horrible pour les trois prochains jours, il va falloir donner une autre chance à la métropole qui figure maintenant en première position dans notre top des pires capitales d'Asie, détrônant Manille haut la main.

récit suivant, Le grand retour ...........du blogue

1 commentaire:

  1. Heureuse se savoir que tout va bien pour vous deux. Moi Serge, Mathieu nous partons en 2 semaines en juin Paris, la Normandi et Londre.
    Ca risque de pas être une aventure comme vous mais on bien hâte. J'essaierai de vous écrire de de Londres sur votre blog
    Prenez soin de vous.
    Marielle

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