On prend un bateau pour parcourir les 11 km qui nous séparent de l'ancienne capitale du royaume, Migun. Difficile de manquer l'immense pagode inachevée du roi Bodapaya, malgré le fait que seule la base fut construite et qu'un tremblement de terre l'abima sérieusement en 1838. Un tas de brique de 50 m de haut c'est tout un tas!
Maquette du projet.
Le lendemain, on s'embauche un taxi pour moins de 10 $ et on fait le tour de la région. Premier arrêt, une autre ancienne capitale ou selon nous un petit village, Amarapura.
On se promène tranquillement dans un monastère où vivent plusieurs milliers de jeunes moines. L'endroit est magnifique, tellement serein et relaxant, les vieux bâtiments en bois et les odeurs d'encens donnent une ambiance magique au lieu. On se sent un peu voyeurs à observer les gens avec autant d'intérêt, mais les jeunes bouddhistes nous rassurent, ils sont presque aussi curieux que nous. Un autobus débarque avec 40 personnes sans respect qui pointent leurs caméras sur tout ce qui bouge. Les bonzes partent se cacher. Nous, on quitte la lamaserie qui s'est transformée en zoo humain.
La ville est située en bordure d'un lac traversé par le plus long pont en bois de tek du monde, vieux de 200 ans. Il est encore utilisé tous les jours. On traîne un peu, question de s'adonner à notre passe-temps favori, observer la vie de tous les jours. On rencontre deux petites filles qui vendent des colliers supposément pour leur école. Elles nous disent, dans un français impeccable appris en parlant avec les touristes, que c'est elles qui les fabriquent. Bizarre, on voit les mêmes dans tous les villages d'Asie et même au Dollorama! Elles sont tellement drôles et gentilles qu'on les invite à faire un tour de barque sur le lac avec nous. On ne craque jamais; acheter des trucs à des enfants c'est contre nos principes. On préfère faire des dons à des adultes qui vont mieux le dépenser. On n'a aucune idée de la manière dont elles s'y sont prises, mais à notre retour, quelqu'un va recevoir en cadeau un pendentif laid, vraiment très très laid!
Ensuite, on se rend au sommet d'une colline sacrée à Sagaig pour une vue à couper le souffle de la région. À perte de vue des temples, d'autres monastères et des pagodes dorées, plus de 500 à ce que l'on nous a dit. Même dans le village le plus minuscule, avec des conditions de vie plus que précaires, on est sûr de voir un lieu de culte recouvert de feuilles d'or et d'autres richesses. Pour nous c'est étrange, pour eux c'est impensable autrement.
Dernière étape, eh oui encore une capitale d'une autre époque, Inwa. On doit prendre un petit bateau pour traverser un cours d'eau et ensuite on part sur les routes de terre en calèche. On longe d'anciennes murailles que la jungle a recouvertes, de vieux temples où bouddha reçoit les prières depuis la nuit des temps, un monastère où les enseignements du Tripitaka se transmettent de bouche à oreille depuis des siècles, des bourgades de maisons en bambou et des villageois labourant leurs champs avec des boeufs attelés de machines en bois. On finit notre petit tour à la tour de Pise birmane qui semble ne plus en avoir pour longtemps.
Toute une journée! Le soir, pour rire, on se demande s’ils se sont enfin décidés à propos de l'emplacement de leur capitale. La réponse est non parce que contrairement à ce que disent toutes les cartes, depuis 2005, Yangon n'est plus la capitale. Le gouvernement a créé une ville au milieu de nulle part, 320 km plus au nord, Naypyidaw. Par crainte d'un changement de régime par des forces extérieures ou pour mieux contrôler le peuple, dans tous les cas ce n'est certainement pas pour être plus accessible à la population, comme ils le prétendent, parce que s'y rendre ne semble pas possible pour tous et surtout pas pour nous.
En terminant, on vous laisse sur les "désirs du peuple" selon le quotidien the New Light of Myanmar et une caricature tirée du même torchon. On n'ose même pas s'imaginer ce que l'on peut lire dans la version en birman.
Récit suivant, Bagan
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