La Chine, un autre monde

Pouvez-vous pointer sans hésitation le Qatar sur une carte? On le peut maintenant que l'on a fait transit à Doha, la capitale, lors de notre vol Istanbul/Beijing sur Qatar Airways. Au début, quand on a vu les affiches encourageant le tourisme, on a regretté de ne pas y faire escale plus longtemps, mais après une heure à essayer des parfums hors de prix et à observer les montres Cartier à 10 000 $ au duty free, on a vite compris que l'on ne fait pas partie de la clientèle cible et que se serait certainement notre seule visite au pays. On en a donc profité pour échanger un peu d'argent pour notre collection.

Une fois arrivés à destination, on remplit les nombreux formulaires dont un qui atteste que l'on n’est pas porteur du VIH, que l'on ne souffre pas du SRAS et que l'on n’est pas en prise à des crises de démence passagère, puis on passe aux douanes sans problème. À l'extérieur, 5 bus, 5 chauffeurs qui ne parlent pas un mot d'anglais et qui s'obstinent à nous expliquer en mandarin leur itinéraire à plusieurs reprises. On a beau leur dire que l'on veut celui qui se rend à Tiananmen, notre prononciation doit être assez nulle parce que même s’il sagit d'un endroit que tout le monde connaît, personne ne nous comprend, donc on répète et ils recommencent leurs explications, mais lentement, comme si ils articulaient plus tranquillement, on allait comprendre, un beau dialogue de sourds. On en prend donc un au hasard, ils semblent tous se rendre en ville de toute manière. À bord, on tente une dernière fois d'indiquer où l'on veut descendre, mais on obtient pour seul résultat une envolée d'insultes qui semble digne du capitaine Haddock!! Quel culot, on a dépassé la ligne jaune au sol qui délimite l'espace du conducteur peu sympathique! On se repère comme on peut en provoquant des éclats de rire à chaque fois que l'on prononce le nom des rues, mais avec de la persévérance et une bonne heure de marche dans un labyrinthe de petites ruelles ou hutong, comme on dit ici, on trouve deux lits dans un dortoir.

On se promène un peu question d'observer les Chinois qui nous semblent tout droit débarqués d'une autre planète. Ce qui frappe le plus c'est la différence entre ce qui est poli ou ce qui ne l'est pas. La première fois que l'on voit une jeune beauté asiatique travailler vraiment fort pour se décrotter le nez, les doigts enfoncés jusqu'au coude, que l'on entend grand-maman racler bruyamment le fond de sa gorge pour cracher sans gêne un truc immonde à nos pieds, que notre voisin dans le métro soulève tranquillement une fesse question de péter confortablement dans notre direction ou que le serveur au resto lâche un rot digne d'un ado boutonneux, disons que l'on reste surpris. Pour ce qui est des crachats, c'est peut-être à cause de la pollution, la ville semble prise dans un smog constant, qui irrite les yeux et surtout la gorge. En une semaine à Beijing, pas une fois on aura vu le soleil et ce n'est pas à cause des nuages, on a bien hâte de voir ça aux olympiques, les marathoniens à bout de souffle après quelques kilomètres. Une journée ici pourrait convaincre quiconque a encore des doutes sur l 'urgence d'agir à propos de la qualité de l'air. Si la Chine représente l'avenir de la planète avec 16 des 20 villes les plus polluées au monde, on est de plus en plus pessimistes face au futur.

Le lendemain, on suit les groupes organisés de touristes chinois du troisième âge dans leur tournée du top 3 de Beijing.

Premièrement, la place Tiananmen, symbole fort du communisme, une gigantesque place au coeur de la ville, sans arbre ni verdure ou la moindre fioriture architecturale, on dirait un immense stationnement, c'est carré et monotone. Les soldats y restent immobiles à longueur de journée, protégeant on ne sait trop quoi sous le regard omniprésent de la peinture à l'effigie de Mao et des nombreuses caméras de sécurité. Par bonheur, il y a les nombreux touristes chinois, tout contents d'être là et des cerfs-volants dans le ciel pour mettre un peu de gaieté dans cet endroit tellement froid. Malheureusement, le mausolée où est exposé la dépouille de l'ancien président Zedong est fermée pour rénovation. Dommage, on aurait bien aimé voir la
réaction des gens face à leur ancien leader.

porte de la paix céleste3


Deuxièmement, la cité interdite, une succession de cours de temples et de palais tous plus impressionnants les uns que les autres, où les empereurs ont vécu pendant plusieurs dynasties à l'écart du peuple et qui est maintenant envahie de visiteurs mitraillant de leur caméra chaque recoin du palais. Habituellement, on tente par tous les moyens de fuir la foule, mais regarder les Chinois aller est presque aussi intéressant que les merveilles sous nos yeux.

citée interdite 2

Dernièrement, le temple du ciel, un parc ou l'on peut prendre une pause du bruit et de la pollution puis visiter une tour qui servait de lieu de culte pour les moissons, et d'autres beaux monuments.

temple of heaven

Une journée bien remplie, pour deux voyageurs en plein décalage horaire, 9 heures, nous tombons endormis, les jambes en compote. Réveil brutal à minuit, on croirait un tremblement de terre, c'est plutôt celui qui partage la chambre avec nous qui ronfle comme une bête, un vacarme épouventable. Une très mauvaise nuit, il va falloir changer de chambre tellement le bruit est insupportable.

Récit suivant,Une petite marche sur une merveille

1 commentaire:

  1. Ni Hao!! Vous me rappelez tellement de beaux souvenirs...
    Shui de hao!!

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