Dans le monde des fourmis

La frontière vers la Turquie n'est qu'une formalité administrative, mais très dispendieuse, soixante dollars américains. Ici nos livres syriennes n'ont plus aucune valeur. Pour les Européens, c'est gratuit, pour les autres presque rien, mais nous, qu'est-ce qu’on leur a fait aux Turques?

Après s'être fait vider les poches aux douanes, on arrive à Antakya, et comme il est encore tôt, pourquoi ne pas continuer la route? Un seul petit problème, on est à court de liquidité et ce n'est pas ici au milieu de nulle part que l'on va en trouver. Par bonheur, depuis quelque temps on semble attirer les gens sympathiques, deux Français nous prêtent 50 liras puis on quitte avec eux vers Adana.

Fini les bus pas de classe où ça sent fort, où ça fume et où trouver une position confortable relève de la contorsion. Ici, on voyage en première classe, repas à bord, arrêts fréquents pour les toilettes, on nous asperge même d'eau de Cologne.

Comme quatre heures de luxe, c'est très agréable, une fois à Adana, pourquoi ne pas continuer la route? La gare routière ou otogar en turc est immense. Une trentaine de compagnies y font affaire, il ne nous reste qu'à trouver laquelle dessert notre destination, Göreme en Capadoce. Encore une fois, on nous offre de l'aide sans avoir à la demander. Les cinq heures de bus passent rapidement avec notre nouvel ami qui a vécu toute sa vie en Allemagne, mais qui revient vivre dans son pays d'origine dont il nous parle avec passion.

À Kayseri, à quinze kilomètres de notre destination, il faut encore une fois changer de bus, pourquoi ne pas continuer la route? Pas question, on est trop crevés et notre compagnon de voyage nous offre de nous conduire à un hôtel. Mais avant, on s'arrête manger, il veut absolument que l'on goûte à la gastronomie turque. Un vrai régal!

Si on continue à se faire inviter aussi souvent au restaurant, notre voyage ne nous coûtera pas trop cher, on n’a pas payé un repas depuis trois jours même si on a essayé très fort.

Le lendemain matin, on débarque en plein coeur de la Cappadoce, une région aux paysages indescriptibles, un mixte entre le sol lunaire et une fourmilière géante.


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Les cheminée de fée, comme on les appelle ici, sont de drôles de formations rocheuses. Elles ont été façonnées par les volcans et l'érosion et elles ont été creusées pour former des maisons et même des églises aux peintures magnifiques.

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eglıse goreme

On parcourt la région en scooter avec un plaisir fou, un grand sourire accroché au visage et un gros casque moche sur la tête. On a vraiment l'air niaiseux.

La cité souterraine de Derinkuyu, descend dans les entrailles de la terre sur sept niveaux. Les habitants pouvaient y vivre jusqu'à six mois sans sortir en temps de guerre et il y avait toutes les commodités d'une vraie ville. Les petits couloirs sombres et les escaliers qui semblent descendre à l'infini donnent la chair de poule, bienvenue dans le monde des fourmis!

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