Bienvenue en Jordanie

Depuis Dahab pour se rendre en Jordanie, rien de plus simple, il suffit de prendre un mini bus. La route passe malheureusement par un poste frontalier israélien dont le tampon nous interdirait l'entrée en Syrie, là où nous irons prochainement. Il faut donc prendre le traversier pour la Jordanie afin d'éviter d'être refoulés à la frontière. Il n'y a qu'un seul bateau effectuant le trajet et ils en profitent, CINQUANTE-CINQ dollars chacun et américains, s.v.p., pour faire environ 50 km. Le seul problème c'est qu'aucune banque ne propose de devises américaines (un autre mystère égyptien).

Une fois l'argent trouvé et les billets en poche, il ne reste qu'à trouver le bateau dans ce port désordonné où l'anglais se fait rare et où le transport des marchandises semble plus important que le transport des passagers. Par hasard, en cherchant le quai d'embarquement, on tombe sur un douanier qui doit mettre absolument son estampe sur l'une des pages de notre passeport pour que l'on ne quitte pas illégalement le pays. Une chance que l'on est tombé sur lui. On nous fait ensuite signe de monter rapidement à bord d'un bus pour nous rendre au bateau, encore une fois on se trouvait là par chance. S’il y a une chose dont on va se rappeler à propos de tout ce qui est moyens de transport en Égypte, c'est bien l'improvisation et le manque d'organisation.

Une fois à bord, surprise, sur plus de mille passagers arrivés de nulle part, nous sommes, avec un Hongrois qui voyage seul, les seuls occidentaux. On quitte le port avec plus de deux heures de retard et la traversée, d'une durée d'une heure en théorie, en prendra neuf. Avec un petit calcul rapide, on obtient une impressionnante vitesse de pointe de 5.5 km/h. On aurait fait mieux en pédalo!!!!! Pour couronner le tout, une fois sur la terre ferme, un policier confisque nos passeports et nous demande de le suivre. C'est au pas de course avec nos sacs sur le dos qu'il faut se faire un chemin dans la foule pour ne pas le perdre de vue, car il n'a pas du tout l'air de vouloir patienter. Une fois au bureau d'immigration, nos précieux documents changent constamment de main comme si personne ne savait quoi en faire et il faut patienter. Une heure et demie plus tard, sans que l'on nous ait posé la moindre question, on retrouve nos passeports avec un visa à l'intérieur. Bienvenue en Jordanie.

Impatients de découvrir l'ambiance de la ville, mais crevés pour faire changement, on monte dans un taxi. Pour nous réveiller, le chauffeur met un peu de musique et c'est à ce moment que la fête commence. La pédale à fond comme la musique, Mahmoud, cigarette au bec, nous souhaite un bon séjour dans son pays. Il danse, claque des mains et on emboîte le pas comme les autres passagers dans les voitures aux alentours et les passants dans la rue qui se mettent à bouger au son de la musique!!!!! On a droit à des bonjours, à des bienvenue en Jordanie, à des sourires et c'est sans aucun rabatteurs ni harcèlement que l'on peut choisir un hôtel. Quel changement d'ambiance apprécié.

Au resto, quelques mots d'arabe et le serveur tout heureux s'empresse de nous faire goûter les spécialités locales gratuitement, les plats s'empilent sur la table, un vrai délice. Si l'accueil est aussi chaleureux dans le reste du pays qu'à Aqaba, on risque de vraiment apprécier la Jordanie.
Jean-Michel et Elaine

Pendant que Jimi discutait avec les agents d'immigration pour savoir ce qui se passait, j'ai fait la rencontre de jeunes enfants mignons qui sont rapidement devenus mes amis, pour faire changement, et d'une fille de notre âge qui avait, elle aussi, des problèmes avec les douanes. Comme elle venait d'Arabie Saoudite, elle portait un voile complet et pour me montrer à quoi elle ressemblait, elle a sorti une photo de son sac, l'a dépliée et me l'a montrée en prenant bien soin de la cacher du regard des hommes avec sa main. Ce petit geste anodin pour elle m'a fait réaliser à quel point je suis loin de chez moi et de mes coutumes.
Elaine

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