Marché de poissons de Tsukiji

On tourne le plan dans tous les sens, la rue est sensée bifurquer vers la gauche et pourtant, on tombe sur un cul de sac. On n'est pas perdus, on ne se perd jamais, il doit y avoir un problème avec la carte! Ça fait trois fois aujourd'hui qu'il y a un problème avec la foutue carte!

On ne demande plus notre chemin aux passants. Nous nous sommes habitués à avoir comme seule réponse un X formé avec les avant-bras ou un rapide sorry no english, avant même d'avoir fini notre question.

Hello you need help? Wow, on fait presque le saut, un Japonais qui parle anglais et qui nous aborde à part ça. Naoki habite Seattle depuis plus de 40 ans, en vacances au Japon de son enfance, il vient lui aussi visiter le marché de poisson de Tsukiji. On fait le tour du marché ensemble, il nous informe sur tous les poissons, les crustacés et les mollusques, c'est un passionné. Il achète un steak de thon. Le vendeur sort son sabre et tranche une pièce d'un mouvement de ninja sur une prise de presque 2 m de long, quelques oursins, une anguille et une étoile de mer, les emplettes pour le repas de ce soir.



Vous voulez venir manger du sushi? J'connais le meilleur restaurant au monde et j'suis sérieux quand j'dis au monde.
Aussitôt pêché, aussitôt tranché, le poisson gigote presque encore, une fois dans notre assiette. C'est tellement frais, pour un fan de sushi, c'est le paradis et en plus c'est pas cher. Elaine ne sait pas ce qu'elle manque, elle préfère ses roulés aux concombres.

Même si j'ai déjà trop mangé et que je suis sur le point d'exploser, Naoki insiste pour me faire goûter au calmar cru. C'est certainement le pire moyen de finir un des meilleurs repas de ma vie, c'est trop affreux. En voyant l'expression de dégout sur mon visage, notre nouvel ami commande autre chose, il me l'offre et promet que ça, je vais adorer. C'est tellement bon, ça fond dans la bouche, c'est quoi ce succulent poisson, Naoki? De la BALEINE........... J'ai encore le morceau dans la bouche, je pense aux images de braconnier japonais à la télé, à mes amis chez Greenpeace, aux pétitions signées sur le net, mais en même temps c'est délicieux, je mastique tranquillement, j'ai tellement honte d'aimer ça. J'avale, j'ai pas voulu, je savais pas, j'ai pas fais exprès, j'suis pas un tueur de baleines, pardonnez-moi!

récit suivant, Nikko

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