Comme Sipalay est trop loin pour s'y rendre en une journée, on fait un arrêt à Bacolod dans la chambre la plus bruyante qu'on a jamais eue. Toute la nuit, ça fausse à pleine voix au karaoké voisin et toutes les deux minutes la pompe qui fournit l'eau aux chambres produit un grincement atroce qui donne la chair de poule. Heureusement, à quelques minutes de la pension infestée de moustiques et aux draps suspects, au bout d'une ruelle lugubre, comme sorti d'un rêve, un resto japonais sert les sushis les plus frais et les plus délicieux que l'on a jamais mangés. Deux dollars pour des sushis de dorade fraîchement pêchée et de mangue juteuse, on est prêt à dormir dans le pire des trous pour un tel délice!
À Malapascua, on avait l'impression d'être isolés du reste de la planète, une fois à Sipalay, après une nuit sans sommeil, une combinaison de taxi, bus, tricycle, jeepney et canoë, c'est un fait, on se sent vraiment comme deux naufragés qui viennent d'échouer sur une magnifique plage déserte.
De l'eau, on ne voit aucune trace d'une présence humaine et derrière les palmiers, on pénètre dans un monde étrange tout droit sorti d'un trip d'acide, celui du takatuka lodge. Inspiré de l'île psychédélique que visite Fifi Brind'acier sur son lit volant dans le conte d'Astrid Lindgren, les cinq chambres, toutes plus funky les unes que les autres, sont décorées avec un imaginaire fou. La douche est un vieil aspirateur, les chandeliers en coquillage s'allument grâce à un interrupteur fait avec une bouteille de shampooing, les meubles sont fixés dans de drôles d'angles sur les murs multicolores et au plafond un lézard en plastique de plus d'un pied semble nous observer. Est-ce qu'il a cligné des yeux?............... J'te dis qu'il a bougé!............... Ben non, c'tun faux, j'vais y toucher .................. HAAAAAAAA!!!!!! FUCK, Y' A UN DRAGON DANS NOTRE CHAMBRE!!!!!!!!!!!!!!!! En voyageant dans les pays chauds, on s'habitue à la présence des geckos et à leurs petits cris, même qu'on les apprécie parce qu'ils mangent les insectes, surtout les coquerelles, mais à voir la grosseur de celui-ci c'est mauvais signe, disons qu'il est bien engraissé.
Peu importe où on se trouve aux Philippines, on tombe toujours sur des Suisses allemands et des Allemands qui semblent les seuls à visiter le pays. Pourquoi ? Personne n'a réussi à nous l'expliquer, pas même les proprios du mini resort où on se trouve. Le 24 décembre à minuit, on s'est donc tous souhaité un Fröhliche Weihnachten autour d'un sensationnel buffet de Noël avec des plats de partout dans le monde. Il manquait juste les petits sandwichs pas de croûte, la tourtière et la fondue au chocolat de grand-mère, mais quand-même, on pouvait pas rêver mieux. On a joué à des jeux pour mettre un peu d'ambiance et après quelques bières, on avait presque l'impression d'être en famille!
La pluie ne nous a pas laissé de répit pour la période des fêtes, ce serait le pire mois de décembre de mémoire d'homme selon certains Philippins, mais bon, il y a quand même eu assez d'éclaircies pour en profiter. Lire dans un hamac, c'est loin d'être désagréable et quand on pense à toute la neige qui vous est tombée sur la tête, on se sent tellement bien!!! On a eu beaucoup de temps pour réfléchir à ce qu'on voulait pour le reste du voyage. Pour les prochaines semaines, on va manger et faire la rumba en Thaïlande, puis c'est décidé, après avoir longement pesé les pour et les contres, on se dirige vers le Myanmar malgré tout ce qui s'y passe, les tickets sont achetés, on posera les pieds à Yangon le 26 janvier.
Départ pour Bangkok. Trois heures du matin, le cadran sonne, il est temps de partir pour l'aéroport parce que c'est bien spécifié en grosses lettres sur le billet d'avion, il faut absolument être sur place trois heures d'avance. On réveille un chauffeur de taxi qui dormait dans sa voiture en face de l'hôtel et, tout endormi, il nous conduit à une vitesse folle jusqu'au terminal qui est fermé, pas de probl่ème, il y a des tabourets à l'extérieur pour les passagers qui doivent ABSOLUMENT être sur place trois heures d'avance. Entre un bidonville à gauche et ce qui a l'air d'un dépotoir à droite, ça nous inspire pas trop confiance, bel endroit pour patienter dans le noir, heureusement on est pas tout seul et les portes ouvrent finalement une heure avant le départ.
Une fois les bagages enregistrés et empilés dans un coin avec tous les autres, c'est le moment de l'inspection, mais la machine à rayons X semble brisée. Pour la remplacer, on a engagé un garde au regard perçant qui nous demande d'un ton autoritaire si on dissimule des explosifs. Il nous rappelle que l'on doit déposer nos armes à feu au comptoir afin de les récupérer à Manille et il nous donne une petite tape sur les fesses en guise de fouille et nous fait passer à la salle d'attente. Pas de resto ou de duty free, il n'y a qu'une centaine de chaises de patio en plastique cheapo dans une pièce où la peinture s'écaille. On commence à s'inquiéter à propos de l'état de l'avion, un vol à 30 $, c'est vrai que c'est louche!
Finalement, l'appareil est impeccable et décole avec seulement quinze minutes de retard, ce qui, selon notre expérience, est très bien pour les Phillipines.
On débarque à Manille avec des projets de visite pour notre escale de 15 heures, mais après le déjeuner, trop crevés, on laisse tout tomber. Dix heures du soir, on s'envole enfin pour Bangkok.
24 heures après notre réveil, on arrive à destination, Kao san road, la mecque des voyageurs à petit budget, un quartier d'hôtels bon marché, de restos, d'agences de voyage, de boutiques et de bars. Il y a trois ans, à notre première visite en Thaïlande, on avait détesté, mais à notre sixième passage, on se sent un peu comme en terrain connu. Les nombreux hippys avec leurs faux dreads et leurs faux tatouages nous font toujours aussi rire, on adore magasiner dans les boutiques où les livres, les cd et les vêtements sont des copies. On en profite pour refaire notre garde-robe, mais il va falloir que quelqu'un nous explique les fisherman pants............. c'est ben laid!
C'est l'endroit parfait pour passer le jour de l'an, les dj se succèdent toute la nuit et l'alcool coule à flot!
BONNE ANNÉE 2008 en retard, on est trop occupés à s'amuser et à profiter des bonnes choses de la vie!!!
Une bonne année encore pleine d'aventures pour vous deux et aussi pour le plaisir de vos fidèles lecteurs. Malgré notre stress de vous savoir bientôt au Myanmar, nous vous encourageons quand-même à voyager encore hors des sentiers battus. Nous avons hâte de voir des photos des temples thaï! En passant, la neige est presque toute fondue à Montréal.
RépondreSupprimerGrosses caresses
Bonne Année à vous!
RépondreSupprimerPlein d'images, de sons, de senteurs pour toute la vie!
Prenez soin de vous.
Mariellle